Le gabier moderne d’aujourd’hui sur l'Hermione

Rencontre avec Yoan, jeune gabier de l'Hermione, qui a participé au Grand Voyage 2015 de la frégate vers les États-Unis.

"Visite du Matelot" pour les curieux comme moi

Yoan nous raconte avec sincérité son « Aventure maritime » pendant la « Visite du Matelot » et nous emmène sur les différents ponts, en passant par l'espace de repos des gabiers...

Qu'on se le dise maintenant : même sans ses mâts supérieurs et ses vergues, sans ses voiles, ses cordages et ses gréements (période d'hivernage et d'entretien obligent), l'Hermione est toujours aussi impressionnante et belle ! Mais je ne suis pas là pour parler de ça...

Je suis là pour vous parler de Yoan, le gabier qui m'a accueilli à bord de l'Hermione au cours de la « Visite du Matelot ». Si vous aimez écouter des histoires, des témoignages ou si vous êtes tout simplement curieux, cette visite est pour vous. Vous sortirez de là en ayant une idée plus claire du quotidien et du travail d'un gabier de l'Hermione, volontaire indispensable.

Pendant 1h30 environ, le gabier partage avec les autres visiteurs curieux et moi, son voyage à bord de la réplique de la frégate du XVIIIe siècle. Il faut dire aussi que ce n'est pas commun au XXIe siècle d’avoir la chance de naviguer sur un bateau de l’époque de La Fayette !

Être gabier au XXIe siècle

L'Hermione, c’est non seulement une frégate du XVIIème mais c’est aussi la très belle histoire d’un équipage de 78 personnes dont 56 gabiers volontaires recrutés parmi des milliers de candidatures. Pour tenter sa chance, c'est simple, un CV, une lettre de motivation, une bonne dose de courage et un esprit d’aventurier. Même pas obligé d'avoir une expérience de marin. Seule condition : ne pas avoir le vertige et pouvoir grimper en haut du grand mât !

Yoan est l'un de ces heureux candidats au poste de gabier. Pour lui tout a commencé en 2014 avec 3 jours de formation à la navigation, aux  manœuvres et à l’apprentissage des 300 cordages qu’il faudra connaître et surtout reconnaître quand il faut les manipuler en pleine nuit, sans aucune lumière sur le pont supérieur !

A bord de l’Hermione, le  gabier aujourd'hui vit dans un peu plus de confort qu’au XVIIIème et c’est tant mieux. Néanmoins les gestes restent les mêmes. Les gabiers montent toujours en haut des mâts pour serrer les voiles (la Grande voile pèse près de 800 kg !). Ça a l'air dangereux tout ça non ? Yoan nous rassure, tous les gabiers sont attachés par leur harnais et mousquetons, mais comme il dit « L'aventure sans risque, c'est plus trop l'aventure ! ».

L'équipage de l'Hermione © M. Domenici

La routine sur l'Hermione

Aventure maritime oui, mais aventure humaine aussi !

A bord, l'esprit d'équipe est primordial. Yoan nous explique que l'équipage est organisé en 3 tiers, appelés bâbord, milieu et tribord, c'est-à-dire une équipe de 18 personnes qui travaille pendant 4h. Pendant ces tiers, ça ne chôme pas et chacun a un  poste précis : il peut tenir la barre, assurer  la veille à l'avant de la frégate, faire des manœuvres en haut des mâts ou bien être à  la ronde de sécurité programmée toutes les heures pour vérifier et contrôler l'ensemble du navire...

Ce qui m'a étonné sur l'Hermione :

Quand je me promène dans l'Arsenal de Rochefort, autour de l'Hermione, il y a une odeur bien particulière que j'associe toujours à la frégate : c'est le goudron de Norvège qui est utilisé pour entretenir les cordages qui sont mis à rude épreuve pendant la navigation.

Yoan nous confie que lui ne sent plus vraiment cette odeur tellement il en a l'habitude, mais en été, avec la chaleur, le goudron fond et émane encore plus d'odeur. Personnellement, je l'avoue, cela ne me gêne pas. C'est l'Hermione, tout simplement...

Je vous laisse avec une petite interview de Yoan, qui s'est prêté au jeu des questions-réponses sur son « Aventure Maritime ». Merci à lui pour son accueil à bord, sa disponibilité et son sourire !

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