Les bords de Charente : un point de vue remarquable sur Rochefort

Arrivée par le train à Rochefort,  dès que je suis sortie de la gare, j’ai tout de suite été attirée par le cliquetis des haubans des mâts de voiliers. Le port de plaisance est à proximité, je décide de commencer ma promenade à vélo en allant dans cette direction. Le panneau indique "Quai Tahiti " et une question me vient alors en tête : comment les voiliers sont arrivés jusqu’ici ? Je décide de me lancer à cette découverte...Une balade très agréable, tant pour les paysages verdoyants que pour la richesse d'un patrimoine historique remarquable. Equipée de mon sac à dos et de mon appareil photo (qui ne me quitte jamais), je vous invite à suivre mon parcours sur les bords de Charente.

Quel circuit emprunter pour découvrir Rochefort, côté Charente ?

Je longe le Quai de Louisiane, duquel j’admire les voiliers. Ici, le nom des quais appelle aux grands voyages et « aux ailleurs ». Un passage me permet de passer sous un petit pont métallique appelé Pont de Papenburg, ville d'Allemagne du nord, jumelée avec Rochefort. J’arrive en face du Quai aux Vivres, tout juste rénové. La pierre de taille de la façade est si blanche, qu'elle m'éblouit. C’est surprenant ce mélange de moderne et d’ancien : les quais pavés accueillent des restaurants et l'un d'entre eux, propose une façade en verre et un rooftop. J'imagine que la vue doit être sublime de là-haut. J'aime bien ce mélange de "vieilles pierres" et d’art contemporain. En effet, quelle curiosité ces "canons à mots" installés sur le port de plaisance. Peu à peu, je m’éloigne de la ville, pour accoster sur les bords du fleuve : la Charente. 

Un sentiment de quiétude face à la nature

La première chose qui me frappe, c’est la sérénité des bords de Charente. Cela constraste avec le chemin animé par les familles, les cyclistes et les joggeurs. Je longe le fleuve et j’admire sa verdure. Il est caché mais je devine son tracé grâce aux mâts qui avancent. Cela me permet de me repérer. Petit à petit, les roseaux disparaissent et la Charente se dévoile. Une pause photo du paysage s'impose près du ponton d’où partent les croisières pour découvrir l’estuaire de la Charente. De l’autre côté, on découvre la Corderie Royale. 

Un passage obligé à l’Arsenal des Mers

L’Arsenal, site incontournable de Rochefort édifié sous Louis XIV, a servi pendant plus de 350 ans à construire et armer des navires. Je longe la Corderie Royale, manufacture de cordage, je ne m’attendais pas à une telle longueur, elle mesure 374 mètres de long.

Je poursuis mon chemin, et j’arrive au cœur de l’Arsenal des Mers. À ma gauche, j’aperçois le labyrinthe dans lequel je me suis perdue lors d’Oceana Lumina. Je m’arrête devant la réplique de la frégate de Gilbert du Motier de La Fayette : L’Hermione. Symbole de la ville, ses couleurs vives contrastent avec les pierres grises de la forme de radoub dans laquelle elle se trouve. 

Je m'éloigne de l'Arsenal marqué par sa porte qui ressemble à un arc de triomphe. Sur ma gauche, les anciens hangars maritimes abritent aujourd'hui l’aéronautique. Cap vers le Pont Transbordeur !

Découvrir le Pont Transbordeur un ouvrage unique en France 

J’avais hâte de découvrir le Pont Transbordeur, je l’avais vu dans le film Les Demoiselles de Rochefort. Je me demandais comment il fonctionnait. Pensé par Ferdinand Arnodin (1845-1924), il a été inauguré en 1900. Le Pont Transbordeur permettait de traverser la Charente entre Rochefort et Échillais sans perturber la navigation maritime.

Aujourd’hui réhabilité, je m’arrête pour le voir fonctionner. Je suis ébahie par cette prouesse technique devant laquelle je me sens minuscule. Ses pieds, en fer noir, sont tellement imposants. Lorsque je le voyais au loin, je ne l’imaginais pas aussi massif. Seuls les vélos et les piétons peuvent l'emprunter. Je vois la nacelle du pont avancer, ça me donne envie d’essayer. 

J’entends la cloche sonner, le passeur nous appelle pour embarquer, me voilà sur le Pont Transbordeur, je remonte le temps ! Il avance tout doucement, il m’offre un autre point de vue sur la Charente à 360°. J’ai l’impression de flotter sur l’eau…

Je vois des statues blanches représentant des hommes. Je m’approche auprès d'une d'entre elles. C’est un jeu d'optique, selon comment je me positionne, la statue interagit avec le pont. Appelé le Sentier des guetteurs, testez-le et essayez ,vous aussi, de jouer avec les personnages : allez-vous trouver le bon angle ?

 Je passe sous le viaduc appelé Viaduc de la Charente. J’arrive dans un tout autre décor : les marais.

La douceur des marais et des lagunes : un lieu idéal pour observer les oiseaux

La faune et la flore sauvage des marais 

Je m’éloigne petit à petit de la Charente (même si elle n’est jamais bien loin) pour arriver dans les marais. Zone humide, l’eau stagnante s’entremêle à la végétation aquatique. C’est plus sauvage. Pour les plus observateurs, n’hésitez pas à quitter le parcours principal et empruntez les petits sentiers parallèles. Un chemin sur pilotis en bois se fraye jusqu’à un observatoire. J’entre tout doucement à l'intérieur. Des plaques pédagogiques avec des noms d’oiseaux sont installées. Je m’amuse à essayer d’identifier ceux que je vois. Quel spectacle ! Petit conseil : n’oubliez pas vos jumelles. Je repars, au loin, j'aperçois des vaches et des chevaux en pâturage.

La station de Lagunage : un lieu insolite à visiter 

Qu’est-qu’une station de lagunage ? 

Je n'en avais déjà entendu parler mais je ne savais pas comment cela fonctionnait. J’en ai appris davantage pendant la visite guidée. C’est une structure qui traite les eaux usées de façon écologique. Elles reçoivent un traitement physique puis décantent dans de vastes bassins appelés lagunes. C’est la technique de l’autoépuration grâce à l’action du vent et du soleil. La station de Rochefort est la plus grande d’Europe, elle s’étend sur une superficie de 70 hectares. 

Un lieu remarquable pour observer les oiseaux

Après quelques explications sur le fonctionnement de la station de lagunage, un guide de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, nous emmène observer les oiseaux (grèbes, échassiers, canards…). Ils viennent essentiellement pour se nourrir. C’est magique, tous ces oiseaux, je n’en n'ai jamais vu autant.

Comment poursuivre le tour à vélo sur les bords de Charente ? 

La visite se termine, je reprends mon vélo. Cela fait trois heures que j’ai commencé ma balade : j’ai parcouru environ sept kilomètres. Pour la suite de mon parcours, plusieurs choix s'offrent à moi, soit : 

• Continuer jusqu’au centre-ville, cela me donne l’opportunité de voir l’Hôpital de la Marine qui abrite l’ancienne école de médecine navale. 
• Poursuivre jusqu’à Soubise, emprunter le bateau-passeur Le Rohan (d'avril à septembre) pour découvrir l'autre rive de la Charente et aller jusqu'à Port-des-Barques. 
• Longer la Charente en suivant la Flow Vélo ou la Vélodyssée et pédaler jusqu'à la presqu'île de Fouras-les-Bains.  

J’ai choisi de rebrousser chemin. Je souhaitais voir ces paysages sous un nouvel angle. Je n’ai pas été déçue, j’ai pu prendre de nouveaux clichés. De retour à l'Arsenal des Mers, j'ai emprunté sa majestueuse entrée, pour me  diriger Place Colbert où l'on retrouve plusieurs cafés et restaurants. Installée en terrasse, je griffonne quelques phrases pour me souvenir de cette jolie découverte... devenue cet article de blog.